Né le 18 novembre 1943 à Tokyo, Osamu Dezaki va se tourner vers le manga dès le lycée. Il en dessine alors quelques uns, destinés à la location dans les magasins spécialisés – pratique, à l’époque, très courante qui permettait de louer un manga pour la soirée. Cependant, l’avènement des adaptations télévisuelles, au début des années 60, va sonner le glas de ce mode de consommation et ainsi, mettre fin aux projets de notre jeune mangaka.
A la sortie du lycée, il est embauché, par Toshiba, à l’usine où il ne reste qu’un an. C’est en 1963 que le destin vient frapper à sa porte, en la personne de Osamu Tezuka qui recrute alors de jeunes talents pour son studio – nouvellement rebaptisé Mushi Production (1) – en vu de l’adaptation télévisuelle d’une de ses plus célèbres œuvres : Astro Boy (Tetsuwan Atom)… Il intègre ainsi la série au 30ème épisode en tant qu’intervalliste(2), avant de gravir rapidement les échelons pour atteindre le poste de directeur d’épisode.
Il prend son indépendance en 1968, tout en continuant à collaborer avec Mushi Production. Et, c’est en avril 1970, que se présente enfin l’opportunité de passer à la réalisation, avec la série Ashita no Joe, adaptation du manga éponyme aujourd’hui considéré comme culte.
L’année 1972 va marquer un nouveau tournant dans sa carrière, avec la fondation du studio Madhouse, en compagnie d’autres anciens membres de Mushi Production. Un studio qui va bientôt prendre une place stratégique en faisant de la sous-traitance d’animation pour le compte de Tokyo Movie. Une collaboration qui verra naître de nombreuses séries de mangas à succès comme Jeu, set et match ! (Ace wo Nerae !) en 73-74.
Mais ce n’est véritablement qu’à la fin des années 70, et au début des années 80, qu’Osamu Dezaki va s’imposer comme réalisateur incontournable, avec des séries à succès – comme Rémi sans famille , La Rose de Versailles / Lady Oscar, Space Adventure Cobra ou encore L’Ile aux trésor – pour ne citer que les plus connues en France… Reprenant certaines séries en cours, son style marquera en profondeur ces œuvres et l’animation avec, notamment, ses fameux “arrêt sur image” sur des dessins crayonnés. Il va également réaliser plusieurs films, pour la plupart dérivés des séries sur lesquelles il a travaillé (Rémi sans famille en 80, Cobra en 82…).
- qui sera rebaptisé Tezuka Production, puis Zuiyô Eizô, studio a qui l’on doit notamment Heidi et Maya l’abeille…
- technicien fournissant les images intermédiaires pour compléter les 25 images par seconde
- Il s’agit d’animés de différents formats (court, moyen, long métrage) directement destinés à la vente, sans diffusion télévisuelle ou cinématographique préalable.